La Chine et Singapour organiseront un exercice militaire conjoint dès cette semaine, leur premier exercice combiné depuis 2021, alors que Pékin renforce ses liens en matière de défense et de sécurité avec l’Asie du Sud-Est, une région où les États-Unis ont conclu de solides alliances.
La marine chinoise déploiera une frégate porteuse de missiles, le Yulin, et un navire chasseur de mines, le Chibi, lors de l’exercice maritime conjoint qui durera de fin avril à début mai, a indiqué le ministère chinois de la Défense dans un communiqué publié lundi sur son site internet, sans préciser le lieu.
Il y a deux ans, la Chine et Singapour ont organisé un exercice militaire combiné dans les eaux internationales à la pointe sud de la mer de Chine méridionale, suite à la mise à niveau d’un pacte de défense bilatéral en 2019 pour inclure des exercices à plus grande échelle entre leur armée, leur marine et leur armée de l’air.
L’approfondissement de la coopération militaire entre la Chine et Singapour intervient dans un contexte de tensions accrues en mer de Chine méridionale, une zone qui s’étend sur 3,5 millions de kilomètres carrés et qui est souvent traversée par des marines occidentales, notamment par des navires américains menant des opérations de liberté de navigation. Ces passages irritent la Chine, qui revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale en dépit d’une décision internationale contraire.
En août de l’année dernière, l’armée américaine a organisé avec l’Indonésie un exercice Super Garuda Shield élargi auquel ont participé pour la première fois Singapour, le Japon et l’Australie.
À peu près au même moment, la Chine a envoyé des chasseurs-bombardiers en Thaïlande dans le cadre d’exercices conjoints de l’armée de l’air baptisés Falcon Strike 2022. Les deux pays affirment que ces exercices, qui se sont déroulés dans le nord-est de la Thaïlande, près de la frontière avec le Laos, étaient de nature défensive.
Les exercices de l’été dernier se sont également déroulés dans un contexte de tensions élevées dans le détroit de Taïwan, suite à la visite de l’ancienne présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, à Taïwan, un pays gouverné démocratiquement et dont le territoire est revendiqué par la Chine.
L’engagement militaire accru de la Chine en Asie du Sud-Est devrait remettre en question l’influence que les États-Unis ont acquise auprès de pays tels que Singapour et l’Indonésie dans les années à venir.