Un fabricant de vaccins contre le Covid qui a reçu les autorisations d’essais cliniques du National Institute of Allergy and Infectious Disease (NIAID), anciennement dirigé par le Dr Anthony Fauci, vient de verser 400 millions de dollars à l’organisation de “santé publique”.
Le “paiement de rattrapage” que Moderna a récemment versé au NIAID a été signalé par le groupe de surveillance de l’industrie Fierce Pharma ainsi que par le New York Times.
“Dans le communiqué de résultats de Moderna de jeudi, la société a déclaré qu’elle avait récemment versé au National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) un ‘paiement de rattrapage’ de 400 millions de dollars dans le cadre d’un nouvel accord de licence avec redevances entre les parties”, a noté Fierce Pharma.
“Le paiement fait partie d’un accord de licence entre Moderna et le NIAID signé à la fin de l’année dernière. Dans le cadre de cet accord, Moderna paie le gouvernement américain pour accéder à ‘certains droits de brevet concernant la stabilisation des protéines spike du coronavirus de préfusion'”, ajoute le rapport, citant le directeur financier de Moderna, Jamie Mock.
Moderna a accepté de payer au NIAID des “redevances basses à un chiffre” sur les ventes du vaccin contre le COVID-19 à l’avenir, a ajouté Mock.
Comme l’ajoute le rapport, “cet accord ne met pas Moderna hors d’état de nuire sur le front des litiges relatifs aux brevets. Même après cet accord, le fabricant de vaccins se bat avec les Instituts Nationaux de la Santé (N.I.H) des États-Unis sur les origines de la technologie de base du vaccin”, souligne le New York Times.
“Le N.I.H. a déclaré que ses scientifiques, dont certains collaboraient depuis des années avec Moderna, avaient contribué à la conception de cette séquence. Moderna a également reçu près de 10 milliards de dollars de fonds des contribuables pour développer et tester le vaccin, et pour fournir des doses au gouvernement fédéral”, rapporte le Times. “La société a vendu pour environ 36 milliards de dollars de vaccins contre le coronavirus dans le monde entier.”
“Mais alors même que le combat sur la séquence attirait l’attention du public, y compris les suggestions du N.I.H. d’envisager une action en justice, une autre impasse se jouait en grande partie en privé, celle-ci concernant la modification chimique qui a fait l’objet des paiements annoncés jeudi”, ajoute le rapport.
“Selon les scientifiques, cette technique faisait partie intégrante d’un certain nombre de vaccins contre le coronavirus, dont celui de Moderna”, poursuit le Times. “Elle impliquait de modifier le code de l’ARNm dans les vaccins afin qu’ils aident les gens à générer une réponse immunitaire à la version des protéines spike présentes à la surface du coronavirus avant leur fusion avec les cellules humaines.”
Moderna fait également “face à des poursuites en matière de brevets de la part de ses rivaux en matière d’ARNm, Pfizer et BioNTech, ainsi qu’à une affaire distincte de la part d’Arbutus and Roivant’s Genevant Sciences”. Une affaire entre Pfizer et Moderna se dirige vers un procès à Londres en avril prochain, a rapporté Reuters la semaine dernière.